Alors que le coronavirus contraint des millions de personnes à rester confinées chez elles dans le monde entier, des équipes médicales, de diverses spécialités, en charge des tests de dépistage, des analyses en laboratoire, des soins infirmiers, et des centres d’appel, œuvrent en première ligne dans ce combat contre l’épidémie.

Une « armée de l’ombre » de l’Université Libanaise (UL), formée de plusieurs membres du personnel infirmier et laboratoire, s’est jointe aux côtés des équipes médicales de l’hôpital universitaire Rafic Hariri pour y renforcer l’unité « corona ». Silvana Hanna, Hadil Basma et Olfat Awad, de la Faculté des Sciences Médicales (FSM) à l’UL ont rejoint l’unité qui est, ainsi, passée de 14 à 17 médecins.

Dans ce contexte, le Dr. Olfat Awad (spécialiste en médecine interne), qui a intégré l’unité susmentionnée, il y a environ une semaine, décrit sa courte expérience comme « différente » et souligne l’importance du soutien psychologique dont ont besoin les patients atteints du coronavirus.

Personnel du laboratoire d’analyse des tests de dépistage

Lors du diagnostic des patients, les résultats des tests de dépistage correspondent au « principal pilier médical », par la précision et la confiance requises.

Dans ce contexte, une équipe composée des meilleurs médecins de la FSM (Fatima Jaffal, Darine Kharroubi, Mahdi Fadlallah, Fardous Safwan, et Jana Mourad) et de plusieurs diplômé(e)s en Sciences de laboratoire de la Faculté de Santé Publique (FSP) à l’UL, a été recrutée pour accomplir cette mission, sous la supervision du Dr. Rita Feghali, professeure à l’UL.

Selon Fatima Jaffal (médecin praticien), la responsabilité du personnel laboratoire comprend la vérification des données des patients ordinaires et des patients atteints du coronavirus (représentant au total plus de 150 patients par jour), l’analyse de leurs examens et la communication de leurs résultats, sans oublier les études et recherches menées périodiquement.

Personnel infirmier

Le personnel infirmier de l’hôpital universitaire Rafic Hariri accueilles les patients atteints du coronavirus par un « sourire d’espoir » et quittent les patients guéris par un « signe de victoire ».

Selon Maysaa Karaki, infirmière certifiée et titulaire d’un master en santé publique, dès son arrivée à l’hôpital, les infirmiers doivent faire face au danger, qui est loin d’être un obstacle devant leur motivation et leur engagement éthique et moral dans l’assistance des patients.

Selon Maysaa, le travail du personnel consiste à :

Recevoir les patients suspectés d’être atteints du coronavirus et les préparer au test de dépistage (PCR) ;

Aider les patients, les rassurer et les soutenir psychologiquement et moralement (dans un premier temps) ;

Suivre l’isolement des patients contaminés.

Pour sa part, l’infirmière, Ahlam Fachwal, évoque les difficultés que rencontre le personnel, à ce stade de la crise, comme l’obligation de rester éloignés de leurs proches et la peur des autres de se mêler à eux.

Quant à la condition des patients en chambre d’isolement, l’infirmière déclare, qu’inquiets, ils veulent toujours connaître la durée de leur isolement et pensent à leur avenir après cette dure épreuve. Pour elle, le personnel infirmier fait de son mieux pour faciliter la période d’isolement des patients en leur donnant accès à Internet, proposant plusieurs activités dont la lecture et le sport, et apportant le soutien psychologique et moral nécessaire.

Maysaa et Ahlam décrivent la ligne de conduite du personnel infirmier dans la lutte contre le coronavirus comme un « combat contre nous-mêmes », et évoquent les répercussions psychologiques de ce combat sur les patients arrivant à l’hôpital.

Bénévoles du centre d’appel

La mission des bénévoles de la FSM, la FSP et la Faculté de Pharmacie à l’UL, en plus d’autres universités privées, est répartie entre le ministère de la Santé publique et le Centre de surveillance épidémiologique (CSE) du ministère à Ras El Nabeh.

Selon Hassan Cherri et Ali Mhanna, étudiants en 7ème année à la FSM, le mécanisme de travail est réparti de la manière suivante :

1. Au ministère de la Santé publique, les bénévoles suivent les cas des personnes isolées, dont les libanais à l’étranger, en les appelant pour prendre de leurs nouvelles et se renseigner sur leur état de santé afin de l’évaluer.

2. Au CSE, les bénévoles reçoivent des appels de personnes pensant être atteintes du coronavirus, et de personnes souhaitant se renseigner sur les symptômes et les mesures de prévention, ou dénoncer des personnes n’ayant pas respecté les mesures gouvernementales.

Une équipe du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et de la Fondation Amel s’est jointe, en début de semaine, aux côtés des bénévoles du centre d’appel, pour répondre aux questions des réfugiés syriens et des étrangers résidant au Liban.

Le 2 avril 2020, le ministère de la Santé publique a mis en service une nouvelle ligne d’assistance téléphonique (01 594 459) capable de recevoir 6 appels en même temps et d’enregistrer les appels manqués pour pouvoir les rappeler plus tard.

Ainsi, toutes ces équipes forment une seule entité dont la mission est de venir en aide à l’humanité dans ces moments tragiques.